Retour de fugue

Bien que rassurant, le retour de fugue d’un enfant peut être un moment difficile à vivre. Après l’angoisse de la disparition apparaît souvent le stress du retour et les multiples questions qui l’entourent : pourquoi mon enfant est-il parti ? Comment éviter que cela se reproduise ? Qu’ai-je mal fait ? Que dois-je changer ?

La réintégration du foyer par l’enfant doit donc faire l’objet d’une discussion, voire d’un travail familial afin d’apaiser les esprits et prévenir les risques d’une nouvelle fugue.
Ce texte a pour but d’exposer les différentes réflexions et démarches à entreprendre lorsque l’enfant est rentré. De la gestion des émotions au désignalement auprès de la police, en passant par une discussion parfois compliquée mais nécessaire, il n’est pas simple de savoir où donner de la tête, quelle attitude adopter. Il n’existe malheureusement pas de recette miracle et ce texte ne prétend aucunement pouvoir solutionner les problèmes. Vous trouverez ici quelques conseils issus de notre expérience professionnelle qui, avec votre expertise et celle de votre enfant concernant la situation que vous vivez, peuvent vous aider à surmonter un peu plus facilement cette épreuve.

Gérer ses émotions

La fugue peut générer de très nombreuses émotions parfois contradictoires : angoisse, peur, colère, tristesse, … La disparition de l’enfant ayant généralement provoqué un sentiment d’incompréhension, d’impuissance ou encore l’impression que votre enfant défie votre autorité, le retour peut mener à une remise en question profonde de la cohérence familiale à l’œuvre jusque-là.
Tout cela est naturel au vu de ce que vous traversez et il est primordial d’en avoir conscience et d’en parler. En effet, le meilleur moyen de prévenir une nouvelle fugue est de renouer un dialogue constructif avec votre enfant. Pour cela, un certain « travail » doit être fait en amont permettant de prendre un peu de recul sur la situation vécue, les émotions ressenties et les questions générées par la fugue.

Voici quelques pistes pour vous aider :

Il est fréquent de se remettre en question en tant que parent lors d’une fugue. Cependant, cela ne veut pas dire que tout doit être changé de manière radicale. Les causes de la fugue étant extrêmement nombreuses et variées, la remise en question doit être nuancée par les éléments extérieurs ayant pu influer sur le comportement de votre enfant.

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Préparer la discussion

Comme dit précédemment, vous serez confronté à un panel d’émotions et il ne sera pas facile de ne pas être débordé par celles-ci. Si cela est vrai pour vous, cela l’est aussi pour votre enfant qui peut vivre son retour comme un échec, une capitulation mêlant la peur d’être confronté à vous et le soulagement d’être rentré.
Quoi qu’il en soit, l’important sera de renouer le dialogue, de tenter de comprendre les raisons de la fugue et d’envisager des solutions qui conviennent à tous.

Voici quelques pistes pouvant, nous l’espérons, vous aider dans cette construction de dialogue :

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Et si avant de rentrer, il m’appelle ?

Il est possible que votre enfant vous contacte pendant sa fugue. En général, la première (seule ?) question qui survient à ce moment-là est le lieu où il se trouve. Il est intéressant de tenter de freiner cet instinct et lui demander plutôt s’il va bien et s’il est en sécurité. L’important est de rester en relation avec lui et vouloir à tout prix savoir où il est risque de rompre le dialogue.

Si votre enfant vous appelle, voici quelques points sur lesquels porter votre attention :

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Et après le retour ?

Une fois votre enfant rentré à la maison, il est important d’en avertir la police afin de le « désignaler » et ainsi permettre l’arrêt des recherches. Il peut être intéressant d’aller au poste de police avec votre enfant pour symboliquement clôturer l’épisode.
Une fois cela fait, la vie reprend son cours. Il est nécessaire de maintenir le dialogue et d’évaluer de temps en temps les solutions trouvées après la fugue. Cela permet de voir si la situation convient à tout le monde. Néanmoins, il faut éviter de transformer la fugue en stigmate, de revenir sans cesse sur l’acte posé par crainte que cela se reproduise. Votre enfant a probablement tenté de vous faire parvenir un message à un moment donné. Si ce message a été entendu et que des choses ont été mises en place, lui rappeler sans cesse qu’un jour il a fugué risque de le frustrer inutilement.
Clôturer l’épisode de la fugue ne signifie pas de ne plus jamais en parler mais c’est s’assurer que ce n’est pas constamment une source de souffrance et/ou de reproches.

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Et si la discussion ne fonctionne pas ?

Chaque situation étant particulière, il se peut qu’une discussion ne suffise pas. Parfois, il faut prendre plus de temps pour souffler et prendre du recul par rapport à la situation. Dans certains cas, il peut même être nécessaire de passer par une remise en lien par étapes.

Pour se faire, voici quelques pistes :

Ces différentes pistes permettent, entre autres, un écartement familial temporaire allant du très court terme (1 ou 2 nuits) au très long terme (certains placements peuvent durer plusieurs années). Si un écartement familial ne semble pas nécessaire, les pistes d’accueil temporaire à court terme peuvent être exploitées dans un objectif de médiation, de facilitation de la communication le temps que la situation s’arrange et que la vie de famille s’apaise.

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